communiqué de presse – 6 avril 2023
Adhérent de l’Union nationale pour l’habitat des jeunes, le Pôle Habitat Insertion Jeunes de la Mutualité Française de l’Isère propose près de 900 lits aux jeunes du département, à travers des Foyers de jeunes travailleurs, des résidences sociales et quelques logements en diffus. Ce sont chaque année 1 200 jeunes qui sont accueillis et logés dans les 9 établissements qu’il gère et qui emploient environ 80 salariés. Dans un contexte de recrutement particulièrement tendu pour les entreprises de l’Isère, l’offre du Pôle Habitat Insertion Jeunes répond à un besoin avéré du territoire isérois. Elle apporte aussi une solution aux jeunes sans domicile, ainsi que le confirmait une étude menée par l’Observatoire de l’hébergement et du logement en septembre 2022.
Ces 9 établissements sont financés à 80% par les redevances acquittées par les jeunes et à 20% par la CAF et le Département de l’Isère pour l’essentiel, mais aussi par l’État (Aide à la Gestion Locative Sociale [AGLS] et postes FONJEP). Jusqu’en 2021, le Département de l’Isère abondait 1,6 million d’euros par an au titre de l’accueil des mineurs non accompagnés (MNA) sur un budget global de 7 millions d’euros. Cette enveloppe lui ayant été supprimée, le Pôle Habitat Insertion Jeunes s’est vu contraint de se réorganiser. Il a réduit son personnel et regroupé ses équipes, permettant une économie de 900 000 euros. Mais malgré un appui financier complémentaire du Département de l’Isère de 200 000 euros et un travail partenarial avec l’État et la CAF, son déficit, amplifié par l’inflation, s’élevait encore à 700 000 euros fin 2022.
« Sans aide nouvelle des collectivités territoriales et intercommunalités, nous n’aurons pas d’autre choix que de fermer nos établissements, alerte Frédéric Cesbron, le directeur du Pôle Habitat Insertion Jeunes, qui recherche actuellement des solutions alternatives et innovantes de diversification de l’offre mais aussi de publics. Dans cette hypothèse, le territoire se verrait privé d’une offre précieuse qui ne serait pas compensée. »
La situation du Pôle Habitat Insertion Jeunes n’est pas un cas isolé. Depuis un an, l’Unhaj pointe les difficultés financières de ses adhérents, accentuées par l‘envolée des prix de l’énergie et les revalorisations salariales, qui ne peuvent être répercutées sur les redevances des jeunes. Cela n’est ni possible, en raison du cadre juridique contraint des structures, ni souhaitable pour les jeunes dont les ressources ont globalement également baissé. Ces difficultés mettent au jour un problème majeur : sans subvention des collectivités ou produit complémentaire, le modèle Résidence sociale-FJT est, dans la majorité des cas, financièrement précaire. Un problème dont la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann s’est en l’occurrence saisi dans une récente question écrite à la Première ministre.
« Nos structures ont historiquement reçu des financements des collectivités parce qu’elles étaient perçues à juste titre comme des acteurs au service des territoires, de leur attractivité et de leur développement, en accueillant jeunes actifs et apprentis, réagit Marianne Auffret, directrice de l’Unhaj. C’est toujours le cas pour de nombreuses résidences. Mais leur raison d’être est aussi sociale, et c’est ce qui fait leur force, ce brassage de toutes les jeunesses. Voilà pourquoi l’offre d’accompagnement et d’hébergement des jeunes doit être maintenue et soutenue, voire élargie grâce à de nouvelles solutions, notamment pour les jeunes les plus vulnérables car sans ressources ou sans soutien familial. »
L’Unhaj, dont les adhérents accueillent 200 000 jeunes par an et en logent 90 000, a demandé au Cabinet de la Première ministre d’ouvrir un espace de réflexion dans ce sens, notamment dans le cadre des échanges liés au deuxième plan Logement d’abord (2023-2027), mais aussi de la Convention d’Objectif et de gestion de la CNAF.