[Communiqué de presse du 27 juin 2024]
Initiée en 2019 pour une livraison cet automne, la future résidence Joséphine Baker à Niort devait compter 165 logements destinés aux jeunes, parmi lesquels ceux issus des résidences La Roulière et de l’Atlantique, sur le point de fermer en raison de leur vétusté.
L’association Cap’ Habitat Jeunes, adhérente à l’Union nationale pour l’Habitat des Jeunes (Unhaj) et à son Union régionale Nouvelle Aquitaine (Urhaj), était à l’initiative du projet depuis 2017 et travaillait de concert avec la Ville, la Communauté d’Agglomération du Niortais (CAN) et l’ensemble de leurs partenaires, en vue d’y accueillir et accompagner des jeunes de 16 à 30 ans. En tant que Foyer de Jeunes Travailleurs, le projet, validé par l’État dès juin 2021, était également financièrement soutenu par la Caisse d’allocations familiales et la Région Nouvelle Aquitaine.
Or la CAN et son bailleur désigné pour le projet, la SEMIE, viennent de revenir sur leurs engagements à quelques semaines de l’ouverture, annonçant confier la gestion locative de la future résidence à la SEMIE et transformant le projet en une résidence sociale avec un accompagnement « low cost » à destination des jeunes actifs. Pour expliquer ce revirement, la collectivité avance des arguments économiques, sans toutefois apporter de précisions sur le public attendu.
En tant que tête de pont du mouvement Habitat Jeunes, l’Unhaj, avec l’Urhaj Nouvelle Aquitaine, tiennent à faire savoir combien cette décision tardive est désastreuse, pour les jeunes comme pour l’association Cap’ Habitat Jeunes et ses salariés, mais également pour le territoire.
« Le projet Habitat Jeunes, porté par les 287 adhérents à l’Unhaj à travers la France, vise à accueillir et à accompagner les jeunes vers leur émancipation. C’est un projet d’éducation populaire et d’insertion, qui s’adresse aussi aux mineurs, et notamment à ceux issus de l’Aide sociale à l’enfance, mais également aux apprentis. La résidence telle que la souhaite désormais la CAN n’aura pas du tout la même vocation. Elle ne permettra pas l’accueil de tous ces publics, à commencer par les dizaines de jeunes des deux sites niortais en passe d’être fermés, qui vont se retrouver sans solution du jour au lendemain. »
Marianne Auffret, directrice générale de l’Unhaj
Par ailleurs, et parce qu’elle constate des abus de langage de la part d’élus niortais, l’Unhaj tient à préciser que le label « Habitat Jeunes » est une marque déposée, et que son projet éponyme correspond à des dispositifs précis, qui nécessitent un agrément de la Caisse d’allocations familiales pour être déployés, en tant que Foyer de Jeunes Travailleurs. En l’occurrence, seule l’association Cap’ Habitat Jeunes détient cet agrément sur le territoire communautaire, qui lui permet d’accueillir des mineurs et d’obtenir les financements ad-hoc pour les accompagner, dans la diversité de leurs parcours.
L’Unhaj et l’Urhaj Nouvelle Aquitaine appellent donc vivement les différents acteurs concernés, y compris les élus de la CAN et les équipes de la SEMIE, à reprendre leurs échanges afin de trouver une solution qui réponde aux intérêts de chacun, et en priorité à ceux des jeunes, conformément aux demandes de l’État dans le cadre du plan Logement d’abord 2. Une réunion est prévue dans ce sens ce mercredi 3 juillet.